BULLETIN N° 20 - mai 2014
Association Georges Rocal pour la promotion du patrimoine et de l’histoire de Saint-Saud
BULLETIN N° 20 - mai 2014
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EDITORIAL : UN RICHE ETE 2014
C’est un programme très riche que notre association présente pour l’été 2014. Avec deux dates très importantes : celle du 13 juin qui verra l’évêque de Périgueux venir procéder à la bénédiction des fresques restaurées dont le chantier est actuellement en cours ; celle du 2 août qui sera une grande journée de mémoire pour le centenaire de l’ouverture du premier conflit mondial.
Ce programme qui ne se terminera qu’en septembre est la preuve de la vitalité retrouvée de l’association. Après une difficile année 2013, l’année 2014 a marqué le retour au climat d’amitié caractéristique de notre association. Nous souhaitons que chacune des manifestations qui sont à chaque fois la marque de notre travail collectif, soient l’occasion de ces rencontres que nous apprécions.
Conservons donc précieusement le calendrier ci-joint. En nous disant aussi que pour nous offrir fréquence et qualité l’engagement de chacun reste plus que jamais nécessaire.
G. MANDON
30 mai, on vide le centre!
L'association participera au vide-grenier de l'Ascension le jeudi 30 mai. Y seront proposés divers objets de l'ancien centre Georges Rocal et notamment des livres et du mobilier. L'opération nécessitera le concours de bras et de mains pour installer ces objets. Les volontaires voudront bien se faire connaître auprès de membres du bureau.
FRESQUES DE l’EGLISE
L’Assemblée générale nous avait permis de faire le point sur le dossier des fresques de l’église et de rappeler les conditions dans lesquelles nous avions choisi la SOCRA pour le mener à bien. Courant avril, la première tranche des restaurations a été réalisée et a abouti au nettoyage des panneaux. Dès lors, la partie Nord (ou gauche) a retrouvé son éclat. Sur le mur d’en face le nettoyage a fait réapparaître les blessures de l’ouvrage : à partir du 19 mai les travaux reprennent et cette fois pour la restauration proprement dite. Vous pourrez venir voir travailler les artistes si vous le souhaitez. Tout sera fini autour du 10 juin.
Le 13 juin à 17h30, Mgr Mouise, évêque de Périgueux viendra célébrer la fin de cette opération qui, rappelons-le, aura été entièrement financée par l’Association sans le secours d’aucune subvention. C’est à cela que nous nous étions engagés et nous l’avons fait. Tous les membres de l’association ont participé d’une manière ou d’une autre à cette réalisation, et vous êtes donc tous invités à la cérémonie et au buffet qui l’accompagnera.
30 JUILLET, 20h30, Conférence Guy Mandon
Pour préparer les célébrations du 2 août , la journée étant déjà très chargée, nous avons souhaité présenter en préalable les circonstances qui du 28 juin 1914, jour de l’attentat de Sarajévo, au 2 août, jour de la mobilisation générale, ont conduit au drame. Ce sera le thème de la conférence « Un été de folie : juin-août 1914, de Sarajévo à Saint-Saud ». Elle débutera à 20h45 au foyer rural.
2 AOUT : DANS LA MEMOIRE DE LA GUERRE
Préparée depuis des mois par le groupe patrimoine à la demande de la mairie de Saint-Saud, la journée du 2 août, s’organisera de la façon suivante :
- 9h30 Au monument aux morts : hommage aux 83 morts de la commune. Le monument aux morts compte 78 noms. Mais grâce notamment aux recherches de Jean Pierre Colin et de Gérard Rialet, d’autres victimes qui ne figuraient pas ont été identifiées (plus de 110 natifs de Saint-Saud). L’appel des noms sera donc fait avant la sonnerie aux morts.
Nous nous rendrons ensuite au foyer rural ou seront présentées les plaques de ces morts dans un montage diapos qui précisera le lieu où ils sont tombés ainsi que celui où ils ont été inhumés. A l’issue de cette séance un vin d’honneur permettra les échanges et les demandes d’informations complémentaires.
- L’après-midi, au foyer, on pourra découvrir des objets qui ont appartenu aux victimes ou qui sont attachés au cadre de la guerre. Beaucoup de ces objets ont été prêtés par les familles qui ont répondu à notre appel. Cette exposition sera ouverte de 15h à 18H.
- La soirée présentée par le groupe patrimoine se déroulera en deux parties. La première évoquera Saint-Saud au moment de la déclaration de guerre en des scènes très vivantes, en français et en langue d’oc, seront aussi présentés des moments de la guerre où sont morts plusieurs de nos compatriotes et notamment Craonne, théâtre avec l’offensive Nivelle restée dans les mémoires comme l’une des folies meurtrières du conflit.
- Cette soirée après un entracte qui permettra à nouveau de visiter l’exposition, se terminera par une évocation, notamment en chansons de la France de la Belle Epoque.
12 AOUT : Concert ANNE DELAGE
Une nouvelle fois Anne Delage se produira pour un concert flûte-guitare qui apportera la dernier coup de pouce au budget des fresques. La soirée débutera à 20h30 et le programme en sera communiqué dans les jours qui précéderont par voie d’affiches.
5 SEPTEMBRE : Causerie de Maryse et Pierre Chaulet autour de la truffe
Plusieurs d’entre nous avaient bien apprécié, en juin 2012, le dimanche que nous avions passé sur la truffière de Maryse et Pierre Chaulet à Grand-Brassac. Ce sont eux qui, cette fois, se déplaceront le vendredi 5 septembre à 20h45 au foyer rural pour nous parler du diamant noir. Ils évoqueront beaucoup de ce produit prestigieux qui donne au Périgord ses lettres de noblesse. Et puis quand ils évoquent le tuber melanosporum, Maryse et Pierre usent de leur langue et aussi du palais des autres. C’est pourquoi ceux qui viendront ne devront pas avoir peur de se mettre… à table.
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UNE PAGE D’HISTOIRE
Une figure du Nontronnais : Le député-maire de Saint-Pardoux, LEON SIREYJOLS (1861 - 1942)
Pour ceux dont les générations se sont succédé sur notre terre communale, le nom de Léon Sireyjol évoque forcément des souvenirs, tant sa figure était familière aux habitants du Nontronnais et plus spécialement du canton de Saint-Pardoux dont il fut conseiller général sans interruption de 1894 à la Deuxième Guerre Mondiale.
C’est un personnage bien planté dans le paysage politique où il fait éclater toutes les couleurs de son radical socialisme. Républicain bien sûr, il a deux convictions profondes qu’il résume dans cette formule »Ordre et Progrès« . Progrès peut être d’abord. Sireyjols appartient à ces hommes de la fin du XIX° siècle que l’on qualifie parfois de « scientistes » parce qu’ils croient que la science peut tout résoudre. C’est à ce titre qu’ils s’opposent au clergé qu’ils accusent de vouloir maintenir les plus pauvres dans l’ignorance et qui s’est allié à la monarchie depuis la Révolution. D’où des prises de position férocement anticléricales qui s’illustrent en particulier dans ses positions par rapport à l’école libre de Saint-Pardoux. Au temps des débats de la Séparation, c’’est un allié militant du président Combes. En même temps, pour la défense du progrès social, il s’oppose aux socialistes : pour lui on peut avoir ce mieux être social non par le combat révolutionnaire mais grâce aux progrès de la science.
Né en 1861 à Saint Priest les Fougères, Léon Sireyjol est le fils d’un instituteur et le petit fils d’un boulanger. A l’origine d’une première étape de progrès par le mérite, le père a ainsi épousé une fille de propriétaires disposant de trois métairies. Léon, le petit-fils reçoit l’éducation d’un petit notable : élève brillant du lycée de Périgueux, il obtient son doctorat en médecine et s’installe à La Coquille dont il est très jeune maire, à 27 ans. Mais son mariage est plus décisif encore : il épouse la fille du maire bonapartiste de Saint-Pardoux, Duvoisin et se trouve nanti, grâce à la dote de son épouse et à la pension que lui font parents et beaux parents, à la fois d’un beau capital foncier et de solides rentes. Aussi peut-il exercer avec beaucoup de désintéressement ses fonctions de médecin : feuillardiers ou métayers peuvent l’appeler sans crainte du coût de la consultation. Et puis, en même temps qu’il les soigne, le Docteur Sireyjol fait leur instruction politique !
Car c’est à Saint-Pardoux que commence sa véritable carrière politique. S’il manque une fois l’élection de conseiller général face au Docteur Millet-Lacombe, en 1891, la fois suivante, 1895, sera la bonne et pour un quasi demi-siècle de réélections au premier tour. Il en va de même de la mairie de Saint-Pardoux (1896), où il n’aura pas toujours d’adversaires en face de lui aux municipales. Après plusieurs élections comme conseiller général, Sireyjols devient député de Nontron en 1902. Là encore, c’est un siège où il sera systématiquement réélu. Il ne parvient pas en revanche à se faire élire au Sénat avant la Première Guerre mondiale.
L’analyse des résultats montre que très vite Saint-Saud a pris l’habitude de voter pour lui dès le premier tour à 60 % et davantage. Nos amis du groupe patrimoine nous avaient rappelé, lors de la soirée sur le tacot, que l’on dénommait aussi « sireyjol » le tramway. Le maire de Saint-Pardoux s’était en effet engagé très tôt pour le projet qui prolongeait la ligne Périgueux – Saint-Pardoux par Champs-Romain et Saint-Saud. Ce furent vingt années de batailles finalement gagnées en 1912. Avant Sireyjol, Saint-Saud soutenait Fernand Millet-Lacombe, bonapartiste puis boulangiste, cousin des conseillers généraux républicains de Saint-Pardoux battus par Sireyjol.
A la déclaration de guerre et malgré son age (53 ans), Léon Sireyjol tint pourtant à se mettre au service de la patrie comme médecin. La guerre marquait d’ailleurs la fin de la première partie de sa carrière. Après la guerre c’est comme Sénateur qu’il dominerait la vie politique locale. Mais nous y reviendrons.
Note : J’ai utilisé pour cette page un travail important non publié :Jean Eloi, Le Docteur Léon Sireyjol (1861-1942).