Georges Rocal
Georges JULIEN dit ROCAL(1881-1967)
Le Prêtre et son église
Né à Périgueux dans le quartier Saint Marin d’un père employé des ateliers du Paris-Orléans, le 2 août 1881, Georges Julien fut d’abord un prêtre convaincu du rôle que l’Eglise pouvait prendre dans la société au service des plus humbles. Jeune séminariste, il fut un fervent militant du Sillon au moment même de son ordination (1904) à l’heure où la loi de Séparation marquait la rupture entre l’Eglise et la République.
Curé de Saint-Saud en 1911, après 7 années de vicariat au sud du département, il tenta d’abord de trouver des méthodes pastorales novatrices dans une région peu christianisée. La guerre de 1914 marqua pourtant le début de relations difficiles avec ses paroissiens et le sentiment d’échec dans son ministère qu’il dressa tout au long de sa vie. Pourtant dévoué à ses paroissiens, il accomplit dans la dernière phase de son ministère, dans les années 1950, une restauration de son église pour laquelle il en appela à des artistes de renom comme Marguerite Huré. Cette restauration mêlant roman et contemporain devrait bientôt valoir l’inscription de l’édifice à l’inventaire des Monuments historiques.
L’historien
Après quelques écrits, Georges Julien s’engagea sous le pseudonyme de Georges Rocal, dans une œuvre d’abord tournée vers une approche ethnographique qu’on appelait alors Folk-lore destinée à décrire l’âme paysanne dans sa religiosité complexe. Il publia en 1923 Vieilles coutume dévotieuses et magiques en Périgord puis le Vieux Périgord. Quelques années plus tard, avec Croquants du Périgord il s’engageait dans une fresque historique de la misère paysanne d’Ancien Régime. Puis vint l’œuvre historique à proprement parler: partie d’étude de la Révolution de 1848 en Dordogne, elle retrouva en 5 ouvrages les méandres d’une histoire politique entre le Premier et l’aube du Second Empire (1899-1850). Divers ouvrages consacrés à la gastronomie comme au patrimoine, à Léon Bloy comme à Eugène le Roy. Comme le montre la richesse de son œuvre.
Le résistant
Si la réflexion et l’écriture occupèrent ainsi dans la vie de Georges Rocal une grande place, on ne peut oublier la part consacrée à l’action. Son engagement de jeunesse dans les pas de Marc Sangnier aux côtés de l’abbé Jean Sigala trouva une occasion particulière de s’exprimer dans la Résistance. S’il est vrai que les idées de la Révolution nationale parurent le séduire un moment, il s’engagea très tôt dans la lutte contre l’occupant. Par la parole et ses serments très engagés, il fut un acteur actif du maquis où il dut se réfugier en 1944. Engagé ainsi à 63 ans comme aumônier de la Brigade Rac, présent dans la libération des villes du Sud-ouest (il fut blessé à celle de d’Angoulême, il devint , fin 1944 l’aumônier du front de Royan. Il aussi inscrit parmi les Justes pour avoir accueilli des Juifs dans son presbytère.
Ce sont d’ailleurs les Résistants qui furent les amis fidèles des dernières années de la vie de Rocal. Une plaque dans l’église de Saint-Saud rappelle ses liens. Elles fut posée en 1881. Rocal était mort en 1967 à Augignac où il s’était retiré neuf ans auparavant auprès de Félicie Brouillet.
Georges Rocal reçut de nombreuses distinctions. Il fut chevalier (1938) puis officier (1945) de la légion d’honneur, décoré de la médaille de la Résistance et de la croix de guerre avec palmes de bronze.
Biographie : Le militant du sillon et le difficile ministère du curé de Sain-Saud
L’itinéraire en Seconde Guerre mondiale d’un aumônier du maquis